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L'écriture inclusive - Fondements et dynamique


La langue est-elle simplement un système de signes régis par ses propres règles ou est-ellen l’expression des rapports de domination ? Est-elle neutre ou influence-t-elle notre façon de concevoir les choses ? Décrit-elle la réalité ou est-ce elle qui la crée ?


Pour les linguistes classiques, la langue est un ensemble de termes et de règles qui évoluent avec le temps et l’usage sans lien direct avec les choses qu’elle désigne ; ce qui fait qu’un garde (au masculin) ou une sentinelle (au féminin) peut désigner la même personne.


Mais un courant plus récent et plus critique, influencé par le structuralisme Français et la French theory, dénonce cette prétendue neutralité de la langue. Pour ces représentants, le rapport entre le féminin et le masculin est structurellement déséquilibré et il est, en partie, responsable de l’in-visibilisation des femmes dans la société.


Ces débats agitent l’université et les mouvements féministes depuis plu-sieurs décennies. Ils se sont aujourd’hui cristallisés autour de la notion d’écri-ture inclusive que l’on résume trop souvent à la seule utilisation du point médian. En réalité, il existe bien d’autres façons de rendre la langue plus inclusive.


Notre syntaxe et notre grammaire permettent-elles de représenter tout le monde ?


La première interrogation portée dans le débat public fut celle de la place que la langue réservait aux femmes, notamment dans leurs vies profession-nelles et publiques. Ce fut le combat pour la féminisation des noms de mé-tiers, des titres et des fonctions. Puis, poussée par des mouvements plus radicaux, la question du genre est venue bousculer la langue.


Dans cette note, nous essaierons de comprendre les fondements théoriques et la dynamique sur laquelle repose la revendication à une langue plus « éga-litaire » et à une « écriture inclusive ».


Dans une deuxième partie (à paraître en janvier), nous nous arrêterons sur l’accueil que les institutions et le grand public réservent à ces notions.


Puis nous nous interrogerons sur la place que l’écriture inclusive doit/peut prendre au sein de la communication des collectivités et des entreprises ?



 

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